intimité

  • Sexualité et intimité des personnes en situation de handicap

    1892229296.jpgLa sexualité des personnes en situation de handicap, s'il s'agit encore parfois d'un sujet tabou, est une question essentielle et en tant que telle nécessite propositions et actions à mettre en oeuvre dans notre pays qui très en retard dsur ces questions.

    Une émission aura lieu sur ce sujet sur Télessone mercredi 24 juin à 19h. Y participeront Sandrine Ciron, représentant départementale suppléante de l'APF dans l'Essonne et très concernée par ce sujet, Audrey Roose, psychologue au SAVS d'Evry et à "écoute info service" l'APF et Gilles Baudier directeur de l'IEM APF du Petit Tremblay.

    D'autre part, une contribution a été écrite par le groupe éthique du 91 sur ce sujet pour le congrès APF du mois d'octobre prochain. Vous pouvez la lire ci-dessous :

    Ce compte-rendu est l’aboutissement d’un travail de réflexions et de débats qui ont animé notre groupe éthique mois après mois : échanges avec des jeunes en situation de handicap, des parents, des professionnels et des aidants.

    Pour tous les jeunes (qu’ils soient valides ou en situation de handicap) le sexe éveille autant de curiosité que de gêne ; mais pour le jeune en situation de handicap les choses peuvent encore être plus compliquées du fait que la société ne le voit pas comme pouvant avoir une sexualité normale et épanouie.

    Pour 87% des Français, vivre en couple avec une personne en situation de handicap nécessite du courage. Et 61% des personnes interrogées pensent que les personnes en situation de handicap n'ont pas de vie sexuelle.

    Nous avons constaté que même au sein de notre association, avoir une vie amoureuse peut être très difficile voir tabou notamment dans certains établissements APF.

    Les jeunes se posent beaucoup de question sur la sexualité, mais contrairement aux autres jeunes de leur âge, ils accèdent plus difficilement à l’information et se retrouvent souvent seuls face à leurs interrogations.

    En foyer, peu d’information est faite autour de la sexualité.
    Il nous semble pourtant que notre association a un devoir d’information et de prévention envers les jeunes qu’elle accueille.

    La question de l’intimité a aussi été abordée. Des gestes du quotidien qui nous paraissent anodins ne sont pas perçus par les professionnels ou les aidants avec l’importance qu’ils représentent au regard des jeunes que nous avons rencontrés: frapper avant d’entrer dans une pièce, respecter l’intimité de 2 personnes qui souhaitent rester seules….

    Nous sommes en 2009 et rien n’est vraiment prévu lorsqu'une femme en fauteuil roulant se présente à un examen gynécologique, ni pour l’accueil dans les maternités !
    Informer ne veut pas dire inciter : c’est une éducation sexuelle normale dont a besoin la personne handicapée afin de mener au mieux sa vie affective.
    La personne handicapée, quel que soit son âge, doit être respectée dans son intimité et son intégrité et doit disposer de lieux et d’occasions d’intimité.

    Les propositions pour le congrès

    - Intervenir dans les établissements pour la prévention et l’éducation sexuelle (préservatifs, pilule…)
    La prévention dans les établissements est trop rare, car encore une fois très tabou et les adolescents se posent beaucoup de questions pour lesquelles ils n’ont pas toujours des réponses.
    Nous pensons qu’il faut d’avantage de prévention de la part des professionnels (sexologue, psychologues, planning familial, éducateurs…) mais aussi des réunions ou rencontres avec des interventions de jeune adultes en situation de handicap pour susciter questionnements, débats, réflexions et connaissances dans ce domaine, dans un climat de confiance et de respect des uns et des autres. Les expériences et les projets de vie des uns doivent pouvoir aider les autres à se construire des projets et un avenir dans lesquels les composante sexuelles et parentales puissent avoir pleinement leur place, quelque soit le handicap.

    - Faire changer les mentalités
    Les adultes en foyer on le droit à une vie intime et sexuelle. Il faudrait d’avantage de chambres pour les couples en foyer. Mettre dans tous les foyers APF des distributeurs de préservatifs serait la moindre des choses !
    La question des aidants sexuels a été évoquée également : jusqu’où peut aller un salarié dans l’accompagnement de la personne handicapée ? Comment gérer certaines demandes ? Les questions sont nombreuses et les réponses rares.
    Pour certains jeunes c’est une réelle frustration que de ne pouvoir vivre sa sexualité parce que leur handicap les prive de leur mobilité. Pour eux l’aidant sexuel serait une aide précieuse. C’est un débat que l’on devrait avoir car cela existe déjà dans d’autres pays !!!

    - Obtenir une allocation pour aider les parents en situation de handicap
    La parentalité pour les personnes handicapée reste à ce jour un domaine très peu pris en compte, notamment pour les aides nécessaires qui ne sont pas intégrées dans le plan de compensation. Nous aurions besoin d’une avancée de la loi sur cette question afin que les difficultés liées au handicap puissent être compensées par des aides humaines et techniques, ce qui permettrait à ceux qui le désirent de vivre cette expérience dans des conditions harmonieuses ;

    - Rendre accessible les maternités
    Il serait grand temps que les médecins, gynécologues, les hôpitaux et cliniques soit accessibles aux femmes en situation de handicap!!
    Il est impossible de grimper seule sur une table d'examen gynécologique!
    Impossible de conserver ses pieds dans les étriers!
    Rendre accessible les cabinets de consultation et les chambres de maternités Il est impératif que les gynécologues, sages femmes infirmières soient en capacité d’accueillir les femmes en situation de handicap dans leurs service avec des formations spécifiques par exemple !