Femmes handicapées, sexualité et services de santé : Une enquête de RIFH

1750045209.jpgRIFH est une association qui soutient activement les femmes handicapées par des initiatives concrètes : Colloques, rencontres, conférences, forums, échanges internationaux, séminaires et formations ainsi que des événements ouverts au grand public.

Ces actions contribuent à la valorisation de l’image et la reconnaissance des droits des femmes handicapées .
RIFH est ouverte à tous : femmes et hommes


Voir leur site internet.

Le constat est alarmant. Les jeunes femmes handicapées consultent peu leur gynécologue, les cabinets médicaux sont mal adaptés ou inaccessibles, les praticiens sont éloignés de la question du handicap, les campagnes d’information se désintéressent de ce public… Ce sont quelques-uns des premiers enseignements de l’enquête pilotée par l’association RIFH (Réponses Initiatives Femmes Handicapées), sur le thème « droit à la santé et reconnaissance de la sexualité ». Alors que l’association sollicite déjà les pouvoirs publics pour lui soumettre ses résultats, l’enquête se poursuit : elle est ouverte jusqu’au 30 septembre sur le site www.rifh.org

955493800.JPG« Nous avons souhaité mieux connaître les difficultés et les besoins des femmes handicapées dans le secteur de la santé en général et dans le domaine de la sexualité en particulier », explique Régina Ubanatu, présidente de l’association RIFH. Pour ce faire, le dispositif mis en place est simple : un questionnaire électronique, accessible à toutes les internautes. « Les données recueillies reposent sur des expériences réelles, ainsi les réponses obtenues nous permettent de décrire une situation jusqu’ici peu ou mal abordée dans notre pays. C’est une matière incontestable qui donne du poids à notre démarche auprès des autorités publiques. »
Qu’apprend-on exactement ? Deux grandes difficultés apparaissent, la première en lien avec l’accessibilité des services de soins. « La grande majorité des cabinets n’est pas équipée pour recevoir des infirmes moteur, les ascenseurs ne sont pas suffisamment vastes, il n’y a pas de rampes d’accès, jusqu’aux tables de gynécologie qui ne sont pas adaptées », note Régina Ubanatu. « Comme on entre ici dans la sphère intime, les filles n’osent pas demander de l’aide et préfèrent renoncer ». Résultat, peu de femmes consultent. Ce qui est dangereux quand on sait qu’un suivi gynécologique régulier permet de prévenir un certain nombre de pathologies : cancer du col de l’utérus, cancer du sein etc.

Deuxième problème récurrent : le comportement des personnels soignants. « Il existe une méconnaissance vis-à-vis du handicap et de ses spécificités, dû à un manque de formation », indique Régina Ubanatu, « mais également un manque de considération, voire du mépris, vis-à-vis du public handicapé, dont on nie souvent l’identité sexuée ». Souvent alors, les questions restent sans réponse, la sexualité devient un sujet tabou, que l’on préfère étouffer.

Les représentants de l’association RIFH ont déjà rencontré des conseillers de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, de la jeunesse et des sports, le 3 septembre dernier. Désormais, ils s’apprêtent à soumettre les résultats de leur enquête au délégué interministériel aux personnes handicapées. Leur objectif ? Provoquer une prise de conscience suivie d’un plan d’actions en termes de santé publique. « Nous souhaiterions par exemple que le public handicapé soit intégré aux campagnes de prévention qu’elles concernent la pilule, les violences faites aux femmes ou le dépistage des cancers féminins… Il est inadmissible qu’elles en soient exclues. »

Auteur : Emilie Gilmer - Article paru sur Déclic

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