caravane des enfants 2021
Couacs en série à la MDPH
Un standard injoignable, un accueil réduit à la portion congrue, des délais de six à huit mois pour instruire les dossiers, des allocations revues à la baisse sans amélioration de l’état de santé des intéressés… la liste des griefs est longue. Trois ans après son ouverture, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) basée à Evry fait l’unanimité contre elle.
Alors qu’elle était censée faciliter la vie des handicapés, à en croire les associations concernées, elle multiplie les « tracasseries administratives ». A tel point que l’Association des paralysés de France (APF) de l’Essonne vient d’adresser un « plaidoyer » au vitriol au président du conseil général, qui gère la structure.
« Cette situation est indigne, résume Stéphane Landreau, le directeur de l’APF 91. Tous les jours, des gens nous appellent désespérés parce qu’ils n’ont pas de nouvelles de leur dossier depuis des mois. Sept à huit mois pour un passage en commission, c’est inadmissible ! Les personnes qui ont des handicaps évolutifs doivent presque refaire leur dossier. Certaines meurent avant d’avoir eu une réponse à leur demande… » Très remontées, les associations envisagent de créer un collectif pour se faire entendre.
Au conseil général, on ne nie pas les problèmes. Il y a quelques semaines, le président PS Michel Berson a même écrit aux associations et aux élus pour expliquer les difficultés que rencontre cette administration où 72 employés gèrent 40 000 dossiers par an, reçoivent 10 000 personnes à l’accueil et répondent à 33 000 appels téléphoniques. « Il y a un problème de sous-effectif chronique, le nombre d’agents par habitant est le plus faible d’Ile-de-France », reconnaît Jérôme Guedj, vice-président PS chargé de la solidarité. Des difficultés aggravées par l’adoption d’un nouveau logiciel, qui a déstabilisé le personnel. « Il faut huit mois pour former les nouvelles recrues », ajoute Jérôme Guedj. Des justifications qui ne satisfont pas les intéressés. « Les dysfonctionnements pouvaient être acceptables au démarrage, plus aujourd’hui », martèle Stéphane Landreau. « Depuis un an, on nous sert toujours les mêmes excuses. Alors qu’il suffirait de recruter des intérimaires pour saisir les dossiers qui se sont accumulés », tempête Marianne Duranton, conseillère générale UMP.
Au département, on précise qu’un « plan de rattrapage » a été adopté et qu’une « une dizaine de personnes supplémentaires » pourraient être recrutées. Mais rien, pour le moment, n’est encore acté.
Sandrine Binet
Article paru dans "Le Parisien" en date du 26 août 2009