Le Sénat présente du 11 au 22 août dans l’Orangerie du Jardin du Luxembourg une exposition proposée par APF France handicap intitulée « L’art coûte que coûte ».
Près de 120 œuvres de 49 résidents d’établissements franciliens de l’association y seront exposées. Provenant des ateliers d’arts plastiques de la résidence du Maine à Paris et de l’institut d’éducation motrice du Petit Tremblay (91), ces créations sont les résultats d’un travail de longue haleine d’une qualité et d’une originalité exceptionnelle.
L’art comme vecteur de lien social
Depuis plus de 20 ans, sous l’impulsion d’acteurs d’APF France handicap, l’art fait partie intégrante de la vie de l’association. Des ateliers d’arts plastiques ont pris racine au sein de structures et des résidents ont laissé libre cours à leur fibre artistique. Au fil du temps, ces établissements ont organisé des expositions éphémères, réunissant toujours plus de créations uniques. C’est ce fruit de plusieurs années de travail qui a séduit la commission de sélection des expositions du Sénat, et notamment celui de deux structures pionnières en la matière : la résidence du Maine à Paris 14ème et l’IEM du Petit Tremblay dans l’Essonne (91).
Près de 120 œuvres et 49 artistes exposés
Durant 18 ans, au sein de la résidence du Maine, Joëlle Bécard, artiste plasticienne, a révélé les personnes à travers leurs œuvres grâce à des ateliers d’arts plastiques. Depuis 2016, Anne-Sophie Desclèves poursuit cette activité aux côtés de 17 passionnés d’art.
Au sein du Petit Tremblay, l’atelier d’arts plastiques existe depuis 1993 et est animé par un binôme d’éducatrices spécialisées, formées aux arts plastiques : Agnès Poulain et Magaly Rosas. Des jeunes viennent poser leurs émotions sur leurs toiles ou sur leurs sculptures.
Dans ces deux ateliers, un seul mot d’ordre : laisser galoper l’imagination et créer un espace de liberté. Différentes techniques sont utilisées : gouache, acrylique, collages, sable, coquillages… Le plus souvent, aucun thème n’est imposé et les créations s’imposent d’elles-mêmes.
Cette exposition est un espace qui se veut riche et accessible et qui répond à une ambition de diversité et de qualité. Les œuvres présentées sont hétéroclites comme celles des résidents Brigitte Picard et ses visages à la beauté plastique indéniable, d’Abderhamann Bari et ses paysages aux couleurs chaudes ou encore de Julie Capdevielle et ses petits dessins à la Jérôme Bosch.
« Déambuler dans une exposition doit permettre une rencontre avec celles et ceux qui acceptent de se dévoiler en accrochant des temps de vie.
Il nous faut transformer nos yeux en oreilles. Ainsi, grâce au regard, entendre les mots cachés sous les paysages, les personnages apposés sur la toile.
La condition des personnes en situation de handicap est trop souvent faite d'évitements, de contacts interrompus, de propos assurés tenus à leur place. Nombreuses sont les personnes installées dans l'absence, qui ne trouveront pas le moyen d'être présentes et reconnues.
Pour cela, certains(es) vont se mouvoir dans la pratique artistique et trouver ainsi le moyen de dire, d'interpeller, de communiquer, d'être là. Il nous faut prendre le temps de voir pour entendre le tréfonds de leur vie » extrait du texte accompagnant l’exposition par Gérard Prier, représentant départemental au sein du Conseil départemental d’APF France handicap d’Eure-et-Loir (texte intégral en pièce jointe).
Visiter l’exposition du 11 au 22 août 2022
Jardin du Luxembourg, 75 006 Paris
Accès porte Férou (19 bis rue de Vaugirard)
Entrée libre du lundi au dimanche de 11h à 20h
Métro : Odéon (lignes 4 et 10), Mabillon (10), Saint-Germain-des-Prés (4)
RER B : station Luxembourg-Sénat
Bus : 58, 84, 89
Parcs de stationnement : Saint-Sulpice, Marché Saint-Germain