Portrait d'un adhérent: Pascal Royer, militant et activiste

1667604701.jpgPascal Royer est un militant. Nul besoin de discuter longtemps avec lui pour s’en rendre compte.
Et discuter, parler, convaincre, Pascal sait le faire, il aime ça … Il parle de son engagement à l’APF fin 2001, d’abord parce qu’il avait besoin d’aide suite à sa maladie. Mais très vite c’est le militant qui va s’exprimer, « l’activiste » comme il se définit lui-même. Nous sommes au moment des débats sur le projet « Acteur et citoyen ! » et Pascal va y participer pleinement en jouant le rôle qu’il affectionne de « poil à gratter ».

« J’ai un caractère …. affirmé » lance t’il sous les rires de sa compagne Sylvie. Ils sont étonnant tous les deux, et très touchant, lui prétendant qu’il faut être quelqu’un d’exceptionnel pour accepter de vivre avec une personne en fauteuil, elle, valide, voyant surtout l’être humain en Pascal.

Les combats qui lui tiennent à cœur ? l’accessibilité bien sûr, mais aussi et surtout le civisme des gens. Rien ne le met plus en rage que l’hypocrisie, la compassion ou la pitié. Et la rage il l’a. Comment accepter que dans un jugement de divorce l’on écrive encore qu’une personne handicapée ne peut pas s’occuper de son enfant de 3 ans ? Comment accepter que des personnes ne respectent pas les places de stationnement réservées ? Il a même été jusqu'à s’assoir sur le capot d’une voiture pour l’empêcher de partir !

Pascal est aujourd’hui élu au Conseil Départemental. Quand on lui demande quelle est la première mesure importante à mettre en place, évidemment il en donne deux :
- Initier des actions en direction des écoles à l’instar de ce qui se fait avec la prévention routière. Expliquer, éduquer, agir auprès des enfants, après c’est trop tard, « c’est foutu ».
- « Choper les maires » pour qu’ils travaillent vraiment de manière concrète sur l’accessibilité dans leur commune.

Des idées il en a. C’est un leader qui aime entraîner les autres à sa suite dans l’action. Il est perpétuellement « en chasse » des personnes inciviques, perpétuellement en train de faire quelque chose … Sauf quand le corps ne suit plus !

Et il faudra un long moment pour qu’il parle de la maladie qui l’a clouée dans un fauteuil, le cancer. Et ne lui parlez pas de « longue maladie », il ne supporte pas ! Appeler « un chat » « un chat » est une autre de ses exigences.
Il y a 10 ans, quand le cancer l’a rattrapé, il ne connaissait pas le handicap. Il n’imaginait pas ce qu’allait être le comportement, le regard, les paroles des personnes valides.

« Je n’ai pas accepté que ça m’arrive à moi. Je ne l’ai toujours pas accepté d’ailleurs ». En passant de 1,83m à 1,30m il a vécu des moments terribles. Il parle de ses enfants qui l’ont connu valide, sportif, hyperactif.

En sortant de l’Institut Gustave Roussy, il s’est retrouvé tout seul face à son handicap et sa nouvelle vie. Sans l’APF, il dit qu’il se serait tiré une balle dans la tête.

« En fait, je suis moins malheureux que j’aurais pu l’être ». On a envie de lui dire qu’il mérite d’être heureux et qu’on lui souhaite vraiment.

En tout cas, Pascal, on peut te le dire, on est heureux de t’accueillir parmi les nouveaux élus du Conseil Départemental. On a besoin de gens comme toi .

Propos recueillis par Stéphane Landreau

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