caravane des enfants 2021
« Liberté, égalité, précarité » Le dossier du mois d’octobre du magazine Faire Face
A une semaine de la Journée mondiale du refus de la misère, le magazine Faire Face, consacre son dossier du mois à la question de la précarité, avec de nombreux témoignages à l'appui.
La France, 5e nation la plus riche du monde, compte aujourd'hui plus de huit millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, selon les derniers chiffres de l'Insee.
Une pauvreté qui, en 30 ans, a progressivement changé de visage. Ainsi à côté des sans domicile fixe ou des populations marginalisées, la plupart des pauvres d'aujourd'hui ont un toit et mangent à leur faim, mais survivent en marge de la société de consommation et des loisirs. Sans compter l’augmentation des frais de santé (hausse du forfait hospitalier, franchises médicales, fiscalisation des indemnités du travail, déremboursement de certains médicaments, hausse du coût des mutuelles) qui s’ajoute à l’augmentation du coût de la vie !
A travers ce dossier de 14 pages, le magazine Faire Face dresse un état des lieux de cette nouvelle pauvreté, s’intéresse au quotidien des personnes en situation de handicap et décrypte les relations compliqués entre les réseaux d’aide de l’urgence sociale et ceux du handicap.
Combattre la pauvreté qui se développe
Depuis les années 2000, le nombre de personnes pauvres vivant en France a augmenté, atteignant aujourd’hui plus de 8 millions de personnes. En ligne de mire, les 3,5 millions d’allocataires de minima sociaux (AAH , RSA , etc.) parmi lesquels figurent de nombreuses personnes en situation de handicap. En y incluant les conjoints et enfants, plus de 6 millions de personnes vivent avec ces prestations. Et force est de constater que ces minima sociaux, déjà très faibles, n’ont pas augmenté au fil du temps. En effet, alors que le RMI, lorsqu’il a été mis en place en 1989, représentait 51% du SMIC net de l’époque, le RSA ne représente plus aujourd’hui que 43% du SMIC net.
Viennent ensuite les travailleurs pauvres qui représentent près de 2 millions de Français. Les emplois à temps partiels et les emplois temporaires sont responsables de cet appauvrissement.
Personnes en situation de handicap : moins pauvres que les autres mais pauvres quand même
Même s’il est supérieur au RSA, le montant de l’AAH reste bien en-dessous du seuil de pauvreté, condamnant les bénéficiaires à rester pauvres toute leur vie. Le 27 mars 2008, 35 000 personnes défilaient dans les rues à l’appel du collectif « Ni pauvre, ni soumis » pour demander la création d’un revenu d’existence à hauteur du SMIC. Malgré la promesse de revalorisation de l’AAH de 25% en 5 ans, le montant de cette allocation reste toujours sous le seuil de pauvreté. Sans compter, les bénéficiaires de rentes ou pensions d’invalidité qui n’ont pas vu leurs allocations augmenter depuis 2008.
Handicap et grande précarité : quand la coordination des réseaux fait défaut
En France, les personnes en situation de handicap et en grande précarité ne sont pas toujours bien accompagnées. La faute à une méconnaissance de ces domaines et un manque de coordination entre les acteurs de l’urgence sociale et ceux du handicap. En 2008, Handicap international a tenté de pallier ce manque en ouvrant une cellule « Handicap et précarité » sur le territoire du Grand Lyon. Son objectif : rapprocher les acteurs du Samu social, des centres d’hébergement et d’accueils de jour mais aussi des associations de personnes en situation de handicap. En à peine quelques semaines, Handicap international a constaté des résultats très positifs, mais la cellule a du être abandonnée faute de soutien financier.
Un foyer d’accueil médicalisé pour les abîmés de la rue
A Nancy, le premier FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé) pour personnes souffrant de handicaps moteurs ou psychiques a ouvert ses portes en septembre. Près de 30 personnes, souvent SDF, vieillissantes ou souffrant de tous types de handicap, sont accueillies par des soignants et des travailleurs sociaux qui conjuguent leurs compétences. « En réalité, vous ne pouvez pas opposer le social et le sanitaire, il faut les deux. », explique le directeur du site. Les résidents bénéficient d’une prise en charge à la hauteur de leurs besoins, dans une structure unique en France.
Tout au long de ce dossier, des personnes atteintes de maladies handicapantes, bénéficiaires de l’AAH qui se privent de se soigner faute de moyens, salariés pauvres installés dans des logements insalubres… témoignent. Un dossier saisissant, sur un phénomène grandissant mais pas inéluctable. Des pistes d’action existent : elles demandent la volonté politique de les mettre en œuvre !
Le magazine est disponible :
- Au numéro, au prix de 4,80 € (frais de port compris) à : Faire Face, 17 bd Auguste Blanqui, 75013 Paris
- Sur abonnement : en cliquant ici.
Plus d’infos sur Faire Face : www.faire-face.fr