• Présidentielles 2022 : APF France handicap mobilisée

    visuel_memento_0.pngAlors que la campagne présidentielle est déjà lancée, sécurité, immigration, emploi, environnement sont, comme souvent, les thèmes propulsés sur le devant de la scène médiatique. Qu’en est-il du handicap ? Nous demandons instamment aux candidates et aux candidats de prendre en compte ce sujet dans leurs communications publiques et dans leurs programmes. A cette fin, nous publions un Mémento de mesures essentielles à l’attention des candidates et des candidats et lançons une collection de notes politiques #AEgalité pour alimenter les débats et les propositions tout au long de la campagne.

    En effet, il est inadmissible que depuis 2017, le handicap arrive en tête des motifs de discrimination pour lesquels le Défenseur des droits est saisi, sans que ce phénomène ne soit pris en considération. 
    Le handicap est pourtant un sujet qui concerne 20 millions d’électeurs (12 millions de personnes en situation de handicap et 8 millions de proches). La crise sanitaire et économique actuelle les aurait-elle rendus à ce point encore plus invisibles ?
    Les personnes en situation de handicap et leurs proches en ont assez d’être considérés comme des citoyens de "seconde zone".

    Des mesures essentielles à l’attention des candidates et des candidats

    5 principes incontournables pour la participation de toutes et tous
    1. Respecter et soutenir le droit à l’autodétermination et à l’épanouissement
    2. Garantir et valoriser la participation sociale et l’expertise
    3. Concrétiser le pouvoir d’agir et de choisir
    4. Rénover la démocratie pour pouvoir jouer pleinement son rôle
    5. Impliquer la société civile et les associations
    8 priorités pour une refondation sociétale
    1. Garantir l’effectivité des droits fondamentaux
    2. Soutenir la responsabilité sociétale et environnementale
    3. Réinventer le territoire au service de la proximité, de la solidarité et de l’inclusion
    4. Concevoir un environnement inclusif
    5. Développer une éducation inclusive et émancipatrice
    6. Imaginer de nouvelles formes d’apprentissage, de formation et de travail
    7. Initier de nouveaux modèles de protection sociale
    8. Investir dans un système de santé accessible 
    10 mesures essentielles 
    1. Inscrire le handicap comme motif de discrimination dans la Constitution
    2. Conditionner toute aide publique à l’obligation d’accessibilité
    3. Revenir à l’obligation d’un taux de 100 % de logements accessibles
    4. Réduire les effectifs des classes à 20 élèves pour une école inclusive
    5. Déployer les politiques publiques pour favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi
    6. Créer un revenu d’existence (revenu individuel de remplacement)
    7. Rendre accessible les lieux de soins et les équipements
    8. Créer la prestation universelle d’autonomie
    9. Développer des services de proximité de qualité
    10. Reconnaître le droit effectif à la vie affective et sexuelle
    En complément, nous lançons une collection de notes politiques thématiques #AEgalité. Les deux premières sont d’ores et déjà disponibles :
    À venir dans les prochaines semaines des notes sur les thèmes de la santé, de l’éducation et des ressources.

    Citoyens, associations, acteurs de la société civile : des parties prenantes incontournables

    Nous souhaitons également réaffirmer qu’il est essentiel que les citoyennes et les citoyens, les acteurs de la société civile – dont les associations – soient associés aux réflexions et propositions des pouvoirs publics. Celles-ci doivent s’ancrer dans des logiques d’intelligences collectives plus démocratiques et légitimes, davantage porteuses d’humanité, de liens sociaux, en proposant de nouveaux modes de vie, pour une pleine effectivité des droits fondamentaux, l’égalité et la participation sociale.
    Avec nos contributions, nous nous positionnons donc clairement comme partie prenante des débats notamment concernant l’analyse de la crise et ses conséquences sanitaires, sociales et économiques, pour bâtir une autre société, une société plus juste, apaisée et durable fondée sur les droits humains.
     
    Pour télécharger le communiqué, cliquez ici
  • Déconjugalisation de l’AAH : vote bloqué par le Gouvernement et sa majorité, c’est inacceptable

    2621792307.2.gifLe Gouvernement et sa majorité parlementaire ont fait échoué aujourd’hui l’adoption de la déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) malgré la quasi-unanimité des autres groupes présents dans l’hémicycle. APF France handicap s'insurge face à ce coup de force honteux qui méprise les personnes en situation de handicap ou atteintes de maladie invalidante et le formidable mouvement citoyen et associatif en faveur de cette avancée sociale. Nous restons mobilisés !

    Le 9 juin dernier, la commission des affaires sociales a adopté l’amendement du Gouvernement proposant de modifier les règles de calcul de l’abattement des revenus du conjoint bénéficiaire de l’AAH. Les députés, en votant la proposition de loi avec cet amendement, ont donc maintenu le principe d’une conjugalisation !
    Pourtant, en défendant la déconjugalisation de l’AAH, c’est la possibilité de préserver l’indépendance financière tout en construisant une relation affective, qui est promue. 
     
    Un enjeu sociétal qui dépasse les clivages traditionnels et qui questionne les fondements de notre solidarité nationale et de notre protection sociale : comment, aujourd’hui, permettre aux personnes en situation de handicap ou atteintes de maladie invalidante, de vivre dignement et de manière indépendante de leur conjoint lorsqu’elles ne peuvent pas travailler ou que leur travail ne peut leur assurer des revenus dignes pour couvrir leurs besoins de la vie quotidienne ?
    Une nouvelle fois, le Gouvernement avance le motif de la solidarité familiale qui prévaut sur la solidarité nationale.
     
    Or faut-il le rappeler : l’AAH n’est pas un minimum social comme les autres mais bien un revenu de remplacement pour les personnes qui ne peuvent pas ou plus travailler.
    « On ne demande pas l’aumône mais le droit de vivre dignement en étant indépendant financièrement. Imaginez que l’on calcule votre salaire en fonction de celui de la personne avec laquelle vous êtes en couple, qu’on le baisse ou le supprime si votre conjoint gagne trop. Ce serait inacceptable ! Aimer et être aimé ne doit plus représenter un coût pour les personnes en situation de handicap. » explique Pascale Ribes, présidente d’APF France handicap. C’est ce que le Gouvernement et les députés de la majorité et du Modem ont refusé d’entendre.
     
    Lors d’un débat houleux à l’Assemblée nationale aujourd'hui, le Gouvernement et sa majorité parlementaire, en soumettant au vote leur seul amendement et en rejetant tous les autres, n’ont pas permis un véritable débat démocratique et ont organisé une obstruction à la possibilité de délibération de la représentation nationale. Et ce malgré la quasi-unanimité des autres groupes présents dans l’hémicycle.
     
    En rejetant la déconjugalisation de l’AAH en dépit de son adoption par le Sénat en mars dernier, des dizaines de milliers de personnes bénéficiaires de l’AAH et vivant en couple sont ainsi maintenues dans une situation de dépendance financière vis-à-vis de leur partenaire.
     
    Aujourd’hui, le Gouvernement n’a donc pas su saisir l’occasion historique que lui offrait un mouvement porté par une grande partie de la représentation nationale et par la société civile d’individualiser l’AAH, alors même qu’il avait fait du handicap une priorité de son quinquennat.
    Le droit de vivre dignement, en étant indépendant financièrement de son/sa partenaire, est ainsi une nouvelle fois bafoué !
     
    Aussi, aux côtés d’acteurs de la société civile, APF France handicap poursuivra sa mobilisation, notamment lors des prochaines discussions qui se tiendront en 2ème lecture au Sénat, même si l’adoption définitive de la proposition de loi reste totalement incertaine dans les mois à venir. Il est plus que temps que le Gouvernement entende enfin la voix des personnes en situation de handicap et de la société civile. C’est en agissant ensemble que la justice sociale, la reconnaissance et l’effectivité des droits fondamentaux pourront enfin être pris en compte.
     
    Pour télécharger le communiqué, cliquez ici