caravane des enfants 2021
Audrey Roose et Carine Maraquin : de l’enfant à l’adulte, regards croisés et bienveillants
Audrey et Carine, psychologues toutes les deux, animent le groupe Parents de l’APF91.
Audrey : Je travaille au SAVS APF d’Evry pour les personnes adultes en situation de handicap depuis 2008. Ce qui m’a attiré : le travail en équipe qui apporte une croisée des regards des différents professionnels afin de prendre en compte l’usager dans la globalité de ses projets et besoins; et l’intervention au domicile qui permet quant à elle d’accompagner l’usager dans son quotidien mais aussi de rompre la solitude et l’isolement de ceux pour qui les déplacements sont difficiles. L’APF à égale-ment mis en place des lignes d’écoute téléphoniques où des psychologues ac-cueillent toutes personnes concernées par le handicap de façon anonyme et gratuite.
Carine : Je suis psychologue depuis 1997 et je travaille au SESSD APF d’Evry depuis 2000. J’apprécie d’être proche des gens, de ce qu’ils vivent au quotidien et de côtoyer de près les parents des enfants que nous suivions. L’équipe pluridisciplinaire est pour moi un vrai plaisir dans le travail, pour avoir des regards différents, en parler ensemble, s’aider les uns les autres à mieux faire notre travail, réaliser que nos perceptions sont toujours subjectives… Et je vois que ces deux motiva-tions fondamentales sont aussi celles d’Audrey. C’est sans doute ce qui a construit notre envie de travailler ensemble pour le groupe de parents.
Audrey : Plus précisément, ma mission est d’offrir un espace de parole bienveillant et soutenant afin que les difficultés rencontrées en lien avec le handicap soient évoquées par la mise en place d’entretiens sur demande des usagers et/ou des familles. Je fais également le lien, à sa demande, entre l’usager et les autres professionnels du service ou les partenaires lorsqu’un besoin est identifié et j’interviens en appui dans l’élaboration des pro-jets individuels et leur mise en oeuvre.
Carine : Le groupe de parents est un exemple très concret de comment on peut aider les parents à vivre avec le handicap malgré tout ce que cela génère comme difficultés. Partager ses expériences, ses avis, ne pas se sentir seul, se sentir utile à d’autres, être simplement accueilli (on s’occupe du thé et du café !!)… contribue à soulager du handicap.
Je côtoie des parents depuis mon passage au siège de l’APF. J’y ai rencontré des gens formidables d’énergie, d’idées, mais aussi souvent meurtris par des paroles de professionnels. J’y suis très sensible et j’agis pour que les professionnels apprennent à bientraiter les parents. Je suis formatrice sur ce sujet et aussi sur le thème de l’intervention à domicile.
J’ai participé à plusieurs Journées Nationales Parents (JNP), pour y intervenir ou écouter. Ce sont pour moi des temps forts, j’oserai dire de formation !
Audrey : Notre collaboration avec Carine est née de l’idée suivante : faire le pont entre le vécu de la vie d’enfant et le vécu de la vie d’adulte en proposant un espace de rencontre et d’échange pour les parents d’enfants en situation de handicap. Les passages de l’enfance à l’adolescence puis de l’adolescence à l’âge adulte sont des périodes charnières qui soulèvent de nombreux questionnement avec très souvent pour les parents, une difficulté à en faire part aux professionnels qui entourent leurs enfants.
Nous accueillions les parents depuis 2009, un samedi par mois autour d’échanges libres ou, en fonction des problématiques évoqués, avec des intervenants. Pour les parents qui le souhaitent, nous offrons également la possibilité de participer à des colloques ou à des jour-nées d’information comme par exemple aux JNP organisées chaque année par l’APF.
Carine : Je suis contente que le groupe de parents se passe à la Délégation car je le perçois comme un lieu de rencontres très ouvert. Depuis le début de ce groupe, des mamans ont construit des liens entre elles, et c’est le plus bel effet que l’on pouvait souhaiter. Les papas sont moins présents et peut-être d’ailleurs un peu ef-frayés de cet environnement très féminin… j’aimerais bien qu’un groupe de papas existe, pour faire des cho-ses ensemble (jouer aux boules, faire un resto…). Ils sont les bienvenus !
On ne sait jamais à l’avance combien on sera mais ce n’est pas grave … notre rôle est de tenir une sorte de permanence, pour être là quand quelqu’un en a besoin. Il y a des moments où un évènement nous occupe et d’autres où la réflexion l’emporte. Cette diversité me plait aussi.