Accepteriez-vous une vie sans relation sexuelle, alors que vous en avez le désir ? Accepteriez-vous, alors que c'est votre souhait, de ne pas connaître votre corps dans ce qu'il a de plus intime, de ne pas connaître celui de l'autre ? Aujourd'hui en France, des hommes et des femmes se trouvent privés de toute vie sexuelle parce que leur handicap les empêche d'accomplir certains gestes.
Accepteriez-vous d'être considéré comme un être asexué, désincarné, sans désir, ni besoins ? Les personnes en situation de handicap subissent de tels préjugés.
Accepteriez-vous d'accomplir un geste intime pour votre adolescent ou votre jeune adulte parce que son handicap l'empêche de le faire lui-même, alors que vous savez que l'épanouissement d'un individu passe par le respect de son intimité et de son corps ? Les parents d'adolescent(s) et de jeune(s) adulte(s) en situation de handicap sont confrontés à de telles situations.
Les professionnels qui accompagnent les personnes en situation de handicap se retrouvent, eux aussi, dans des situations difficiles et parfois même limites moralement et légalement : demande d'aide pour des gestes sexuels, de mise en relation avec un tiers, etc.
La vie affective et sexuelle de chaque être humain ne nécessite aucun accord ou autorisation a priori de qui que ce soit. L'accès à une vie affective et sexuelle constitue une liberté fondamentale et doit être un droit véritable et inaliénable pour tous.
Toute personne doit pouvoir recevoir l'assistance humaine éventuellement nécessaire à l'expression de sa sexualité. Aucune décision concernant la vie affective et sexuelle ne peut être prise par un tiers, si elle ne s'appuie pas sur le consentement éclairé de la personne.
Pour certaines personnes lourdement handicapées, cet accès à une vie affective et sexuelle passe par la mise en place de services d'accompagnement sexuel. Ces services seraient à la fois des lieux d'information, d'aide à la formulation de leur demande et de mise en relation avec un assistant sexuel.
Cet assistant, homme ou femme, aurait pour rôle de répondre à un besoin d'apprentissage et de découverte de l'intimité, mais aussi de prodiguer, dans le respect, une attention sensuelle, érotique et/ou sexuelle. Il pourrait aussi permettre l'acte sexuel entre deux personnes qui ne peuvent l'accomplir sans aide.
Le recours à un(e) assistant(e) sexuel(le) n'est pas LA seule solution à proposer aux personnes en situation de handicap mais il doit être un choix possible, librement consenti et éclairé, dans une relation humaine.
Or, l'assistance sexuelle est aujourd'hui assimilée à de la prostitution et ceux qui mettent en relation assistant(e) sexuel(le) et personne en situation de handicap à des proxénètes.
Pourtant, prostitution et assistance sexuelle se différencient sur plusieurs points, notamment :
● Les assistant(e)s sexuel(le)s suivent une rigoureuse procédure de recrutement et une formation à l'accompagnement sensuel et érotique.
● Les assistant(e)s sexuel(le)s sont formé(e)s pour permettre l'autonomie des personnes en situation de handicap dans la conduite de leur vie affective et sexuelle. Ils/elles animent ainsi des ateliers de séduction, d'estime de soi par l'estime de son corps, etc.
● Les séances d'assistance sexuelle font l'objet d'évaluations et d'analyses des pratiques professionnelles.
● Les assistant(e)s sexuel(le)s bénéficient d'un suivi psychologique individualisé.
Pour en finir avec les préjugés ;
Pour en finir avec les situations douloureuses, limites, illégales ;
Et pour construire une société ouverte à tous :
Le magazine Faire Face et l'association CH(s)OSE lancent un appel pour dire : OUI à l'assistance sexuelle des personnes en situation de handicap en France !
Pour signer l'appel, cliquez ici.