Entre les espoirs nés de la loi de 2005 et des engagements du président de la République, et la réalité vécue par les personnes en situation de handicap, l’écart se creuse. » Jean-Marie Barbier a dressé un bilan très critique de la politique du handicap menée par le gouvernement, après avoir accueilli Roselyne Bachelot. Il l’a interpellé sur les motifs « d’inquiétude et de colère » des congressistes, qui l'ont vivement applaudi à de nombreuses reprises (discours à télécharger en bas de cet article).
En matière d’accessibilité, de nombreux lobbies tentent, avec la complicité des décideurs publics, de remettre en cause le principe même de conception universelle. Si le nombre d’enfants en situation de handicap a augmenté, les moyens ne sont pas mis en œuvre pour réussir « le pari d’une école inclusive ».
Sur le front de l’emploi, le combat est loin d’être gagné, alors même que l’Etat vient de diminuer le nombre d’aides au poste dans les entreprises adaptées, que le budget de l’Agefiph a été ponctionné, etc.
L’enjeu vital des ressources reste sous-estimé par le gouvernement : même augmentée de 25%, l’AAH restera inférieure au seuil de pauvreté et les franchises médicales et autres mesures de rigueur impactent durement les personnes en situation de handicap. Quant à la réforme de l’AAH, elle entraîne non seulement des tracasseries administratives supplémentaires pour tous les allocataires qui travaillent mais aussi un manque à gagner pour la moitié d’entre eux.
La prestation de compensation du handicap n’est pas la prestation accessible à tous, compensant toutes les conséquences du handicap et à hauteurs des besoins réels, que la loi de février 2005 pouvait laisser espérer et, pourtant, la réforme de la dépendance ne concernera que les personnes âgées.
Enfin, les structures d’aide à domicile sont dans une situation financière de plus en plus préoccupante, - certains ont même dû fermer leurs porte - mais l’Etat refuse la création d’un fonds d’urgence, qui pourrait assurer leur survie. Le discours de Roselyne Bachelot est donc très attendu ! Compte-rendu à suivre sur le blog.
Dans sa réponse, Roselyne Bachelot n’a concédé aucune ouverture, sur les "sujets qui fâchent" abordés par Jean-Marie Barbier dans son discours d’accueil.
Les congressistes ne s’attendaient certes pas à de grandes annonces sur l’emploi, la compensation ou l’éducation, quelques semaines avant la conférence nationale du handicap, le 8 juin. Roselyne Bachelot a d’ailleurs assuré que le gouvernement prendrait « des engagements forts » lors de cette conférence. Mais sur le projet de décret, qui va donner à l’État une minorité de blocage dans les décisions d’attribution de l’AAH, la ministre a maintenu ses positions : cette nouvelle disposition vise à permettre à l’État de garantir une « meilleure équité territoriale » ; il ne s’agit « pas d’une réforme comptable », a-t-elle assuré.
Roselyne Bachelot a également défendu le principe des mesures de substitution à l'accessibilité du cadre bâti neuf, que le projet de loi du sénateur Paul Blanc sur la modernisation des MDPH vise à mettre en place.
Concernant le droit à la vie affective et sexuelle, Roselyne Bachelot a réaffirmé, ce n’est pas une surprise, son « opposition » à la création de services d’accompagnement sexuel.
Aucune ouverture donc de la part de la ministre !
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Le discours de Jean-Marie Barbier à télécharger : Discours JM Barbier clôture Congrès 2011.pdf