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  • Discours de politique générale et handicap : l’APF attend des engagements concrets et des mesures fortes !

    logo-apf-bouge-les-lignes.jpgL’Association des paralysés de France (APF) salue l’attention portée aux préoccupations des personnes en situation de handicap dans le discours de politique générale de Jean-Marc Ayrault mais déplore des propos trop généralistes et des contours encore trop flous de la future politique du handicap. Garantir « l’accès aux bâtiments, aux transports, à l’emploi mais aussi à l’école » aux personnes en situation de handicap ne suffit pas !
    Par ailleurs, l’APF regrette que la question de la perte d’autonomie ne soit envisagée que pour les personnes âgées, sans prendre en compte les personnes en situation de handicap dont les besoins sont actuellement insuffisamment couverts par la prestation de compensation du handicap (PCH). La question des ressources a également été ignorée, alors que plus d’un million de personnes vivent avec l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ou des pensions d’invalidité, soit largement sous le seuil de pauvreté.
    L’APF attend du premier ministre et du gouvernement des engagements concrets et des mesures fortes, dès maintenant, afin de répondre aux situations les plus urgentes vécues par les personnes en situation de handicap et leur famille.


    Le président de la République souhaite garantir la justice sociale. Pour l’APF, cet objectif passe, dès le début de ce quinquennat et de la législature, par des engagements concrets visant à lever les principaux obstacles à la participation sociale et citoyenne des personnes en situation de handicap.

    Ainsi, l’APF attend, dès aujourd’hui, des mesures fortes et concrètes concernant :
    - la conception et l’accessibilité universelles qui doivent s’inscrire dans les politiques de développement durable, d’aménagement du territoire, de la ville et du logement ;
    - l’éducation et la politique en faveur de la jeunesse : rentrée scolaire 2012, service civique, contrats d’avenir ;
    - l’emploi et les ressources des personnes en situation de handicap en lien avec la politique sociale du gouvernement ;
    - la solidarité nationale – avec une meilleure justice sociale et fiscale – pour une meilleure prise en compte des besoins de santé, d’autonomie ;
    - l’accès à une offre de service sociale et médico-sociale de proximité sur l’ensemble du territoire et adaptée aux besoins de chacun.

    Cette politique du handicap relève de la responsabilité de chaque ministère dans son domaine d’intervention, comme s’y est engagé le président de la République lors de la campagne électorale.

    L’APF rappelle également que l’actuelle PCH ne répond pas aux besoins des personnes en situation de handicap et de leur famille. L’APF attend une réforme de la dépendance juste et ambitieuse qui permette une compensation intégrale des besoins liés à la perte d'autonomie, quel que soit l'âge ou l’origine de la perte d’autonomie !

    La question des ressources est également primordiale pour plus d’un million de personnes en situation de handicap vivants largement sous le seuil de pauvreté, avec l’AAH ou des pensions d’invalidité. L’APF prend acte de l’annonce du premier ministre de lancer au plus vite un plan de lutte contre la grande pauvreté et demande au gouvernement de prendre en compte la situation des personnes en situation de handicap vivants sous le seuil de pauvreté et d’être invitée à cette conférence.

    Par ailleurs, l’APF, en temps que membre de la société civile et acteur de la transformation sociale, apprécie d’être partie prenante sur la concertation « Refondons l’école » et d’être invitée à la préparation du sommet social les 9 et 10 juillet prochain.

    L’APF rappelle que le handicap est un sujet de société majeur qui concerne plusieurs millions de concitoyens et leur famille, et qui doit être porté au plus haut niveau de l’Etat.
    L’APF se bat pour la construction d’une société inclusive, ouverte à tous, qui combat toute forme d’exclusion, dans une approche transversale et non catégorielle. Aucune considération économique ne peut remettre en cause cet objectif, cet investissement profitable à tous.

    Le 4 juillet 2012

  • Une fin de congrès marquée par un discours très offensif de Jean-Marie Barbier

    1211364271.JPGEntre les espoirs nés de la loi de 2005 et des engagements du président de la République, et la réalité vécue par les personnes en situation de handicap, l’écart se creuse. » Jean-Marie Barbier a dressé un bilan très critique de la politique du handicap menée par le gouvernement, après avoir accueilli Roselyne Bachelot. Il l’a interpellé sur les motifs « d’inquiétude et de colère » des congressistes, qui l'ont vivement applaudi à de nombreuses reprises (discours à télécharger en bas de cet article).

    En matière d’accessibilité, de nombreux lobbies tentent, avec la complicité des décideurs publics, de remettre en cause le principe même de conception universelle. Si le nombre d’enfants en situation de handicap a augmenté, les moyens ne sont pas mis en œuvre pour réussir « le pari d’une école inclusive ».

    Sur le front de l’emploi, le combat est loin d’être gagné, alors même que l’Etat vient de diminuer le nombre d’aides au poste dans les entreprises adaptées, que le budget de l’Agefiph a été ponctionné, etc.

    L’enjeu vital des ressources reste sous-estimé par le gouvernement : même augmentée de 25%, l’AAH restera inférieure au seuil de pauvreté et les franchises médicales et autres mesures de rigueur impactent durement les personnes en situation de handicap. Quant à la réforme de l’AAH, elle entraîne non seulement des tracasseries administratives supplémentaires pour tous les allocataires qui travaillent mais aussi un manque à gagner pour la moitié d’entre eux.
    La prestation de compensation du handicap n’est pas la prestation accessible à tous, compensant toutes les conséquences du handicap et à hauteurs des besoins réels, que la loi de février 2005 pouvait laisser espérer et, pourtant, la réforme de la dépendance ne concernera que les personnes âgées.

    Enfin, les structures d’aide à domicile sont dans une situation financière de plus en plus préoccupante, - certains ont même dû fermer leurs porte - mais l’Etat refuse la création d’un fonds d’urgence, qui pourrait assurer leur survie. Le discours de Roselyne Bachelot est donc très attendu ! Compte-rendu à suivre sur le blog.

    Dans sa réponse, Roselyne Bachelot n’a concédé aucune ouverture, sur les "sujets qui fâchent" abordés par Jean-Marie Barbier dans son discours d’accueil.

    Les congressistes ne s’attendaient certes pas à de grandes annonces sur l’emploi, la compensation ou l’éducation, quelques semaines avant la conférence nationale du handicap, le 8 juin. Roselyne Bachelot a d’ailleurs assuré que le gouvernement prendrait « des engagements forts » lors de cette conférence. Mais sur le projet de décret, qui va donner à l’État une minorité de blocage dans les décisions d’attribution de l’AAH, la ministre a maintenu ses positions : cette nouvelle disposition vise à permettre à l’État de garantir une « meilleure équité territoriale » ; il ne s’agit « pas d’une réforme comptable », a-t-elle assuré.

    Roselyne Bachelot a également défendu le principe des mesures de substitution à l'accessibilité du cadre bâti neuf, que le projet de loi du sénateur Paul Blanc sur la modernisation des MDPH vise à mettre en place.

    Concernant le droit à la vie affective et sexuelle, Roselyne Bachelot a réaffirmé, ce n’est pas une surprise, son « opposition » à la création de services d’accompagnement sexuel.

    Aucune ouverture donc de la part de la ministre !

    Vous pouvez retrouver les différents évènements de ce congrès sur le blog qui lui est dédié, des articles, des infos et les vidéos des principales interventions en cliquant ici.

    Le discours de Jean-Marie Barbier à télécharger : Discours JM Barbier clôture Congrès 2011.pdf