Emploi - Page 22

  • Emploi des personnes en situation de handicap / PLF 2011 : le « souffle noir » du gouvernement !

    Année noire.jpgAlors que le gouvernement multiplie les dispositifs pour orienter les 850 000 bénéficiaires de l’Allocation aux Adultes Handicapées (AAH) vers l’emploi (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, nouveau dispositif de déclaration trimestrielle des ressources et de l’AAH), l’Association des Paralysés de France (APF) s’inquiète des orientations annoncées pour l’emploi des personnes en situation de handicap dans le cadre du projet de loi de finances 2011.
    Qu’il s’agisse des ponctions sur le budget de l’Agefiph, minorant les aides à l’embauche, ou des réductions de subventions des entreprises adaptées (EA), les premières victimes de ces orientations sont bien les personnes en situation de handicap !
    Est-ce là le « nouveau souffle (1) » annoncé par François Fillon ? C’est plutôt un « souffle noir » qui semble s’abattre sur l’insertion professionnelle des personnes les plus éloignées de l’emploi !


    Dans le cadre du projet de loi de finances 2011, l’Etat instaure de nouveaux prélèvements à hauteur d’au moins 40 millions d’euros par an sur le budget de l’Agefiph. Sous couvert de transfert de compétences, l’Etat procède à un transfert de charges non compensées financièrement qui va durablement amputer les moyens d’actions de l’Agefiph en direction des personnes et des entreprises !
    Alors que la création de l’Agefiph visait à accroître les moyens consacrés à l’insertion professionnelle des personnes handicapées, aujourd’hui l’APF s’interroge sur la capacité de cette dernière à absorber toutes les charges transférées par l’Etat au fil des années et à tenir son budget 2011. Dans un tel contexte, l'APF s’interroge également sur la capacité de l'Agefiph à intervenir à la hauteur de son ambition initiale dans les années à venir, et sur l’enjeu que représente réellement l’accès à l'emploi des personnes en situation de handicap pour le gouvernement.

    Concernant le secteur du travail adapté, de fortes réductions de subventions seraient envisagées. Ces pertes de subvention pour le secteur sont clairement synonymes de pertes d’emploi pour les personnes en situation de handicap !
    Ces diminutions de subventions traduisent un désengagement injuste et inacceptable du gouvernement et placent le secteur du travail adapté, déjà en grande difficulté financière, dans une situation intenable ! L’Etat veut-il soutenir ce secteur ou le laisser mourir à petit feu ?

    Enfin, l’APF s’étonne que, ni lors de l’entretien entre le Comité d’Entente et Nicolas Sarkozy le 13 septembre, ni lors du dernier Conseil national consultatif des personnes handicapées du 28 septembre, les associations n’aient été consultées sur de telles mesures, pourtant lourdes de conséquences sur la politique du handicap !

    (1) Discours du Premier ministre le 5 février 2010

    Le 5 octobre 2010

  • Etre handicapé et travailler : un combat quotidien

    Travail_Handicap_soudure.jpgDiscriminations, structures inadaptées, code du travail insuffisant, les internautes du Monde.fr racontent les difficultés de leur quotidien, dans un univers professionnel loin des préoccupations des personnes handicapées.

    * Expérience à la RATP, par Ahmed

    Je suis travailleur handicapé, j'ai postulé à la RATP en 1997, suite à un reclassement professionnel. J'avais suivi une formation de dix-sept mois, conseillée et payée par la caisse primaire d'assurance maladie de Paris. J'ai été convoqué par la médecine de travail de la RATP, mais j'ai dû essuyer un refus. "Tes collègues ne te feront pas de cadeaux", m'a-t-on simplement expliqué. Et la porte s'est refermée. Définitivement.

    * Trois concours pour rien, par François-Xavier

    Fonctionnaire de catégorie B (bien que détenteur d'une maîtrise d'histoire), j'ai réussi trois concours de catégorie A (attaché de la Ville de Paris, attaché d'administration scolaire et universitaire et attaché territorial). Dans les deux premiers cas, je n'ai pas été titularisé à l'issue du stage d'une année. Dans le troisième cas, j'ai épuisé les trois ans de présence autorisés sur la liste d'aptitude.

    Je suis handicapé physique reconnu (cat. B, 60 %). Je souffre d'un manque de mobilité du bras gauche (et de plaques métalliques dans le cou) et j'ai survécu à un cancer (lymphome de Hodgkin, rémission en 1991).

    J'ai le minimum réglementaire de primes (c'est un système à la tête du client) et n'ai jamais eu aucune promotion dans le ministère depuis mon entrée en 1996.

    * Travailleur handicapé licencié, par Olivier

    Mon histoire ressemble malheureusement à beaucoup d'autres.

    J'ai fais beaucoup de métiers différents mais malheureusement j'ai rencontré des difficultés physiques qui m'ont rendu inapte à mon dernier travail. Après un long arrêt et de longues recherches infructeuses, j'ai dû me reconvertir. J'ai été pris en stage comme chauffeur par mon agglomération puis j'ai été embauché. Me voilà aujourd'hui licencié, sans raison apparente, après onze mois de bons et loyaux services. L' entreprise a elle bien touché la prime à l'embauche pour mon handicap.

    Je ne décolère pas. Aujourd'hui, j ai 42 ans. Je faisais mon travail correctement. Que doit-on penser de tout cela ? Mon chef d'exploitation et mon directeur ont eu pour seule et unique réponse : "Faites ce que vous voulez". Je ne suis plus seulement un homme handicapé, je suis devenu un homme désabusé.

    * Qu'est-ce que ça doit être pour un handicap important !, par M. S.

    J'ai un petit problème sur le membre supérieur droit à la suite d'un accident, peu important mais limitant mon activité professionnelle.

    J'avais un poste aménagé depuis plus d'un an et demi, et ma direction vient de profiter de ce léger handicap pour me mettre sur un poste administratif, moins bien payé, et dont personne ne veut, sous prétexte de réévaluation de mon poste aménagé.

    LEMONDE.FR | 16.11.09

  • Mobilisation autour de l'emploi des personnes handicapées

    logo-jobinlive.gifSelon le deuxième baromètre "Emploi et handicap" de Réussir et MissionHandicap.com, deux entreprises sur trois emploient au moins un handicapé, contre une sur deux il y a six mois.

    EMBAUCHER une personne handicapée implique un véritable engagement de la part des entreprises. Avec la crise, on pouvait craindre que cette démarche ne soit reléguée au second plan. Or, c'est exactement le contraire qui s'est produit en l'espace de six mois. Selon le deuxième baromètre « Emploi et Handicap » (il est bi-annuel), établi pour Réussir-L'Express-Le Figaro et MissionHandicap.com, 66 % des sociétés de 20 salariés et plus emploient des personnes handicapées contre 45 % selon le premier baromètre (nos éditions du 4 mai 2009).

    La peur du gendarme n'est certainement pas étrangère à cette forte progression. À partir du 1 er janvier 2010, les entreprises n'ayant mené aucune action en faveur de l'insertion des personnes handicapées les trois années précédentes, seront sévèrement sanctionnées financièrement.

    Elles devront payer à l'Agefiph (1) une pénalité annuelle égale à 1 500 fois le smic horaire (environ 13 000 euros), contre 400 à 600 fois aujourd'hui, multipliée par le nombre de personnes handicapées manquantes dans leur effectif (le quota fixé par la loi « Handicap » est de 6 %).

    Sensibilisation

    Outre un plan de soutien à l'emploi des personnes handicapées, qui mobilisera 135 millions d'euros en 2009-2010 pour aider 20 000 demandeurs d'emplois, l'Agefiph, dont le slogan est depuis plusieurs mois « Agir avant 2010 », a de son côté lancé, en mars dernier, une campagne d'information et de sensibilisation, avec Jamel Debbouze en tête d'affiche.

    « S'adressant à la fois aux entreprises et aux personnes handicapées, elle a eu des retombées positives, souligne son président, Jean-Marie Faure. Nous avons également identifié, cette année, 27 000 entreprises à quota zéro. Parmi elles, 11 000 se sont engagées à embaucher une personne handicapée en 2009 et 6 000 auront recours à des solutions alternatives. »

    Cette campagne a été relayée sur le terrain par les Medef territoriaux. « Nous avons conclu dans les Bouches-du-Rhône un accord pour aider les 626 entreprises à quota zéro à faire le premier pas, déclare Stéphane Brousse, président du comité TPE-PME du Medef. Cela ne passe pas forcément par une embauche ferme. CDD, formation en alternance, stages, contrats avec le secteur protégé... sont autant de possibilités ».

    Les entreprises commencent à se mobiliser pour embaucher des handicapés

    Parmi les écueils à l'entrée des personnes handicapées dans la vie active, les principaux sont les préjugés et leur faible niveau de formation. « Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, les handicapés ne se déplacent pas tous dans des fauteuils roulants. Seulement 2 % sont dans ce cas, lance Stéphane Brousse. Il faut aussi que le regard de la société, en général, et des chefs d'entreprises, en particulier, sur le handicap change. »

    « Nos centres de rééducation professionnels dispensent chaque année des formations diplômantes (CAP, BEP, Bac Pro) à 4 500 stagiaires dont le taux d'intégration est de 70 % », rappelle Ghyslaine Wanwanscappel, directrice générale adjointe de l'Adapt (2), association qui organise la Semaine pour l'emploi des personnes handicapées (sa 13 e édition aura lieu du 16 au 22 novembre). « Quant aux sociétés, elles sont de plus en plus nombreuses à nous contacter pour les aider dans la mise en place d'une véritable politique handicap. »

    « Le recours aux personnes handicapées ne doit plus être vécu dans les entreprises comme une charge, mais comme une opportunité, d'autant qu'elles peuvent bénéficier des aides de l'Agefiph, souligne Franck Duthil, fondateur et directeur général de JobinLive, qui accompagne les entreprises dans leur politique de diversité. Mais les choses évoluent, comme en témoignent les chiffres. Ainsi, le chômage en France a augmenté de 20 % environ, en un an, mais de seulement 8 % chez les handicapés. »

    Par Bertrand Le Balc'h , publié le 12/11/2009 sur le site de l'Express.

    (1) Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées.

    (2) Association pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées.

  • Insertion des personnes handicapées dans la fonction publique: "un frémissement", selon le FIPHFP

    siteon0.pngL'insertion des handicapés dans la Fonction publique se développe, mais n'est encore qu'un "frémissement", a expliqué vendredi le Fonds d'Insertion pour les Personnes handicapés dans la Fonction publique (FIPHFP) lors d'une conférence de presse.

    Le taux d'emploi de travailleurs handicapés dans les trois fonctions publiques (Etat, hospitalière et territoriale) était de 4,2% au 1er janvier 2008, avec 195.000 personnes (contre 163.500 personnes en 2005), a rappelé Jean-François de Caffarelli, directeur du FIPHFP.

    Le FIPHFP, placé sous tutelle de l'Etat, a été créé en 2005 pour collecter et redistribuer les contributions des employeurs publics ne respectant pas leurs obligations d'employer au moins 6% de travailleurs handicapés. Seuls les employeurs de plus de 20 salariés sont assujettis au FIPHFP.

    Plus précisément, le taux est de 4,1% dans la Fonction publique d'Etat (FPE), de 4,7% dans la Fonction publique hospitalière (FPH) et de 4,6% dans la Fonction publique territoriale (FPT).

    Les ministères dit "sociaux" sont "assez proches des 6%", les autres entre 3 et 4%, a précisé M. de Caffarelli.

    Les contributions au FIPHFP s'élevaient pour 2008 à 183 millions d'euros (contre 148 millions en 2008): 79 millions d'euros de la FPT, 49 millions de la FPH et 55 millions de la FPE. Elle devrait être de plus de 200 millions en 2010, a-t-il dit.

    Le montant des aides versées aux employeurs publics est passé de sept millions d'euros en 2005 à 37 millions en 2008, et à près de 90 millions pour la fin 2009, a-t-il indiqué.

    "Cela commence à mordre, mais on n'en est qu'à des frémissements", a souligné M. de Caffarelli.

    Le FIPHFP veut développer l'apprentissage des personnes handicapées (qui ne sont que quelques dizaines actuellement), en finançant notamment des référents pour la prise en charge du handicap. "L'objectif est que les entreprises recrutent 1.000 apprentis par an dans les trois Fonctions publiques", a-t-il précisé.

    Autres actions à venir: inciter les employeurs à embaucher les personnes handicapées recrutées via à un contrat d'accompagnement à l'emploi (CAE), avec des primes à l'insertion de 6.000 euros. "Plusieurs milliers" de handicapés sont actuellement en CAE dans la Fonction publique, a-t-il expliqué.

    Enfin, pour renforcer l'accessibilité des locaux aux travailleurs handicapés, le FIPHFP a créé un fonds de 50 millions d'euros, pour les employeurs employant plus de 10 handicapés.

    Ce fonds s'ajoute à l'aide à l'accessibilité du poste de travail, déjà existante et plafonnée à 15.000 euros par poste.

    AFP 06.11.09 | 15h43 - Vu sur lemonde.fr

  • Une étude décrit la vie professionnelle des salariés handicapés

    Agefiph.gifA l’occasion de la 13ème semaine pour l’emploi des personnes handicapées, le Fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, Agefiph, a souhaité réaliser une étude qualitative sur la vie en entreprise des personnes handicapées. Elle a diligentée cette étude à Thomas Legrand Consultants. Dans le cadre de la mise en œuvre de son service « Vie Au Travail », l’Agefiph a collecté un nombre important de données dont elle ne disposait pas auparavant.

    Trois ans après sa première étude qualitative donnant la parole à des salariés handicapés, l’Agefiph, porte à nouveau le regard sur la façon dont les salariés handicapés voient et vivent l’entreprise. Par rapport à l’enquête précédente, des résultats sont confortés (le sentiment de devoir en faire plus que les autres) mais aussi des évolutions parfois préjudiciables sont aussi à prendre en compte : négation du handicap qui reste tabou et difficultés à en parler.

    Des pistes d’actions que l’Agefiph entend investir pour assoir davantage son rôle d’accompagnant des entreprises et des personnes.

    Une étude Agefiph

    L’étude a été réalisée entre le 9 septembre et le 9 octobre 2009, sur la base des données recueillies dans le cadre de la mise en oeuvre du service «Vie au Travail » et complétée par une série d’entretiens auprès des consultants intervenant dans le cadre du service.

    150 situations professionnelles de salariés handicapés d’entreprises manufacturières ou de services, majoritairement âgés de 50 ans et plus, ont été analysées au cours d’entretiens approfondis avec le salarié et son employeur (entretiens destinés à optimiser les compétences des salariés dans l’entreprise). Dix consultants, ayant conduit ces entretiens, ont apporté leur regard complémentaire de professionnels.

    La relation salarié/employeur : une vision positive des deux côtés L’étude conforte les résultats des enquêtes menées précédemment :

    * les employeurs sont largement satisfaits (90%) du travail et des compétences de leurs salariés (cf. étude Louis-Harris 2005) ;
    * ils trouvent « leurs » salariés plus motivés et plus impliqués ;
    * les salariés handicapés sont majoritairement satisfaits de leur poste ; le travail est un enjeu fondamental ;
    * ils sont très impliqués, voire surinvestis professionnellement avec la volonté de faire leurs preuves et de devoir en faire plus que les autres (étude WSA 2006) ;
    * ils indiquent ne pas vouloir parler de leur handicap dans la volonté que les autres salariés ne pensent pas qu’ils se plaignent.

    Le handicap reste un tabou

    La reconnaissance de « travailleur handicapé » reste perçue comme « stigmatisante ». Passée son intérêt au moment de l’embauche, elle est vécue comme la marque d’une différence que les salariés handicapés s’efforcent de gommer.

    Selon eux, cette reconnaissance agirait comme une négation de la reconnaissance de leur valeur en tant qu’individu, ou du moins en tant que salarié.

    Ce qui explique que les salariés soient réticents à en parler et que les employeurs gardent une certaine réserve, ne sachant pas non plus comment aborder la question avec leurs employés.

    Ils signalent méconnaitre la nature du handicap de leurs salariés.

    Le sujet du handicap reste à la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle !

    Cette attitude conduit à mettre en perspective deux risques préjudiciables à terme :

    * le salarié handicapé marginalise son handicap et ne respecte pas les conditions de restriction de son handicap. Ne demande pas un aménagement de poste. D’où un risque d’aggravation du handicap ;
    * l’employeur ne comprend pas les refus d’évolution de son employé (qui pense que son handicap ne lui permet pas d’évoluer). D’où un risque de conflit lié à l’incompréhension ;
    * le collectif de travail ne comprend pas non plus la situation.

    Tout se passe comme si les salariés handicapés voulaient être considérés comme les autres…Toutefois, en demandant de faire attention à leur différence.

    Face à ces résultats, plusieurs pistes à mettre oeuvre :
    * communiquer sur l’intégration du handicap comme une donnée professionnelle parmi d’autres ;
    * communiquer par l’exemple (aménagements de postes, formation, évolutions professionnelles réussies…) ;
    * Investir sur la formation des managers ;

    A propos de l’AGEFIPH

    L'Agefiph est le Fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, institué par la loi du 10 juillet 1987. Elle élabore et finance un panel d'aides et de services en direction des personnes handicapées, des employeurs et des professionnels de l'insertion. Son implication auprès d'un vaste réseau de professionnels et son travail d'analyse lui confèrent une expertise et un rôle de développeur reconnus. En 2008, l'Agefiph a engagé 206 000 actions en faveur des personnes handicapées et 108 000 en direction des entreprises.

    Pour en savoir plus, www.agefiph.fr

    Vu sur secteurpublic.fr