Discriminations, structures inadaptées, code du travail insuffisant, les internautes du Monde.fr racontent les difficultés de leur quotidien, dans un univers professionnel loin des préoccupations des personnes handicapées.
* Expérience à la RATP, par Ahmed
Je suis travailleur handicapé, j'ai postulé à la RATP en 1997, suite à un reclassement professionnel. J'avais suivi une formation de dix-sept mois, conseillée et payée par la caisse primaire d'assurance maladie de Paris. J'ai été convoqué par la médecine de travail de la RATP, mais j'ai dû essuyer un refus. "Tes collègues ne te feront pas de cadeaux", m'a-t-on simplement expliqué. Et la porte s'est refermée. Définitivement.
* Trois concours pour rien, par François-Xavier
Fonctionnaire de catégorie B (bien que détenteur d'une maîtrise d'histoire), j'ai réussi trois concours de catégorie A (attaché de la Ville de Paris, attaché d'administration scolaire et universitaire et attaché territorial). Dans les deux premiers cas, je n'ai pas été titularisé à l'issue du stage d'une année. Dans le troisième cas, j'ai épuisé les trois ans de présence autorisés sur la liste d'aptitude.
Je suis handicapé physique reconnu (cat. B, 60 %). Je souffre d'un manque de mobilité du bras gauche (et de plaques métalliques dans le cou) et j'ai survécu à un cancer (lymphome de Hodgkin, rémission en 1991).
J'ai le minimum réglementaire de primes (c'est un système à la tête du client) et n'ai jamais eu aucune promotion dans le ministère depuis mon entrée en 1996.
* Travailleur handicapé licencié, par Olivier
Mon histoire ressemble malheureusement à beaucoup d'autres.
J'ai fais beaucoup de métiers différents mais malheureusement j'ai rencontré des difficultés physiques qui m'ont rendu inapte à mon dernier travail. Après un long arrêt et de longues recherches infructeuses, j'ai dû me reconvertir. J'ai été pris en stage comme chauffeur par mon agglomération puis j'ai été embauché. Me voilà aujourd'hui licencié, sans raison apparente, après onze mois de bons et loyaux services. L' entreprise a elle bien touché la prime à l'embauche pour mon handicap.
Je ne décolère pas. Aujourd'hui, j ai 42 ans. Je faisais mon travail correctement. Que doit-on penser de tout cela ? Mon chef d'exploitation et mon directeur ont eu pour seule et unique réponse : "Faites ce que vous voulez". Je ne suis plus seulement un homme handicapé, je suis devenu un homme désabusé.
* Qu'est-ce que ça doit être pour un handicap important !, par M. S.
J'ai un petit problème sur le membre supérieur droit à la suite d'un accident, peu important mais limitant mon activité professionnelle.
J'avais un poste aménagé depuis plus d'un an et demi, et ma direction vient de profiter de ce léger handicap pour me mettre sur un poste administratif, moins bien payé, et dont personne ne veut, sous prétexte de réévaluation de mon poste aménagé.
LEMONDE.FR | 16.11.09